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Développer la confiance et les carrières : comment le programme L’esprit face au métal est né

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Juin 7, 2023

Lorsque Dayton Block a commencé à collaborer avec la Fondation du soudage CWB en 2013, il ne s’attendait pas à ce que cette relation se transforme en un poste à temps plein au sein de l’équipe dix ans plus tard. Mais l’étincelle a jailli très tôt lorsque Dayton a joué un rôle clé dans l’élaboration de ce qui allait devenir un programme phare de la Fondation, ouvrant ainsi la voie à d’autres programmes.

« Lorsque j’enseignais le soudage à la St. Joseph High School, le budget était bien sûr toujours un problème », explique Dayton en riant. « Nous avons organisé un atelier et formé de nombreux partenariats avec des fondations et des sections locales qui se sont fortement mobilisées. Ces partenariats ont largement contribué à l’organisation de programmes tels que celui que nous avons appelé Wicked Welding. J’ai eu l’idée d’un camp d’été d’une semaine pour les jeunes, que j’ai appelé L’esprit face au métal, où les enfants défavorisés pourraient acquérir une expérience pratique de la soudure dans un environnement sûr et amusant. »

Dayton savait que le fait d’exposer des jeunes défavorisés à des programmes de métiers spécialisés leur donnerait matière à réflexion pendant leurs études secondaires. Mais l’idée ne s’est pas concrétisée avant qu’il ne participe à la conférence des éducateurs du groupe CWB en 2013, où il a rencontré Deb Mates de la Fondation du soudage CWB et Ken McKen de l’Association. Deb, aujourd’hui ancienne directrice générale de la Fondation du soudage CWB, a apprécié Dayton après avoir constaté son dévouement à l’enseignement et à la défense des métiers spécialisés. Dayton étant désireux d’offrir son temps et sa passion pour le soudage, Deb a proposé d’organiser deux camps d’été pilotes avec un financement de 10 000 dollars, ce qui, selon Dayton, « était comme si on lui donnait un chèque en blanc. »

« Ken et moi avons élaboré un plan solide pour les camps, ce qui, pour être honnête, a été la partie la plus facile, car la recherche de participants s’est avérée plus difficile que je ne le pensais. J’ai littéralement affiché des prospectus dans toute la ville parce que je ne savais pas où aller pour atteindre le groupe démographique que nous visions. Je me suis rendu dans des endroits comme le YMCA, le Boys and Girls Club et le centre d’hébergement d’urgence pour jeunes, à la recherche de ces enfants de 12 à 15 ans. J’ai également contacté les éducateurs autochtones locaux et les conseils scolaires pour rassembler autant de gens que possible. »

La sollicitation de Dayton a porté ses fruits puisque des gens ont rapidement commencé à s’inscrire pour participer aux deux camps, avec un maximum de 20 participants pour chacun. Afin d’offrir à chacun la meilleure expérience d’apprentissage possible, Dayton a recruté huit étudiants en double cursus qu’il avait formés et en qui il avait confiance pour agir en tant que bénévoles, l’objectif étant d’avoir un bénévole pour deux participants au camp. Enfin, le jour est venu d’ouvrir les portes pour le premier camp.

these camps started in august over a long weekend
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« Ces camps ont commencé en août, pendant une longue fin de semaine, et je m’en souviens parce qu’il faisait très chaud », raconte Dayton. « Le souvenir de ces camps me fait rire parce que nous avons été pris au dépourvu lorsque les parents et les enfants ont commencé à arriver en pensant qu’il s’agissait d’un camp de nuit, puisque nous n’avions pas communiqué sur le sujet. Je suppose que nous aurions pu souder quelques lits le premier jour, mais aucun d’entre nous n’était prêt pour une soirée pyjama collective à l’école. »

Les réactions aux deux premiers camps ont été extrêmement positives. Les débuts ont peut-être été lents, mais Dayton et ses bénévoles ont vu des enfants calmes et réservés se lier d’amitié tout au long de chaque programme, au fur et à mesure qu’ils sortaient de leur coquille. Le renforcement positif que les participants ont reçu quotidiennement a changé la donne et a fait des merveilles pour leur confiance et leur réussite.

« Malheureusement, j’ai eu l’impression que certains de ces enfants n’avaient jamais été informés qu’ils faisaient du bon travail dans quoi que ce soit », déclare Dayton. « Le fait de leur donner des mots d’encouragement leur a permis de prendre confiance en eux assez rapidement au cours du programme, et c’était incroyable de voir cela se produire. À la fin, les enfants se faisaient des câlins et se rapprochaient vraiment les uns des autres. Un enfant m’a carrément demandé de l’adopter, ce qui m’a brisé le coeur. »

La plupart des participants sont repartis des camps pleins d’espoir, en faisant savoir aux hôtes combien ils s’étaient amusés et qu’ils considéraient désormais le soudage comme une activité qu’ils pourraient envisager comme carrière. Selon Dayton, la St. Joseph High School a connu une légère augmentation de ses inscriptions le semestre suivant en raison de l’impression que le camp L’esprit face au métal, Dayton et les bénévoles ont laissée sur les enfants.

Les médias ont eu vent des camps lors de leur tenue et se sont renseignés sur la possibilité de réaliser un reportage pour les actualités locales. Après la publication de l’article, Dayton a reçu un appel d’un représentant de Bob Dale Gloves, un fabricant canadien de protection des mains et d’ÉPI.

« Ils ont trouvé que ce que nous faisions était formidable et ont voulu nous aider. Bob Dale Gloves nous a donné des gants d’une valeur totale de plusieurs dizaines de milliers de dollars et a acheté un spot télévisé pour le programme. Un soir, je regarde The Walking Dead et une publicité pour L’esprit face au métal apparaît. Il va sans dire que le message est passé, y compris auprès de Trent Konrad, de l’équipe Éducation CWB, avec qui je me suis lié d’amitié et qui, des années plus tard, m’a fait entrer dans son équipe. »

Avec deux camps à son actif, Dayton a continué à organiser des camps sur une base annuelle tandis que lui et la Fondation travaillaient à affiner le programme afin qu’il puisse être présenté et étendu à d’autres hôtes volontaires. L’organisation des camps pilotes dans un atelier scolaire doté d’un équipement adéquat, comme des machines à souder et des découpeurs au plasma, les a beaucoup aidés à concevoir les programmes initiaux de manière à ce qu’ils soient sûrs et instructifs pour les participants. Cependant, la création d’un programme pouvant être reproduit par d’autres éducateurs a nécessité une attention particulière, car toutes les écoles n’ont pas accès aux mêmes ressources.

one of my biggest concerns early on was ensuring the experience

« L’une de mes principales préoccupations, dès le début, était de veiller à ce que l’expérience soit cohérente et sûre de A à Z. Je voulais placer la barre très haut, mais nous ne savions pas qui avait quel équipement et quel était le niveau de compétence des éducateurs et des bénévoles. J’ai imaginé des enfants de 12 ans courant partout avec des torches oxyacétyléniques, mettant le feu à tout le monde ou pire encore. Nous devions faire en sorte que les exigences du programme restent basiques et accessibles. »

Dayton admet que la mise en place du programme a comporté une courbe d’apprentissage, mais il a constaté que le fait de garder le tout simple l’a aidé, lui et la Fondation, à réaliser qu’un processus de demande devait être mis en place. Comme il le dit lui-même, « nous connaissions les exigences en matière de matériaux, de machines et d’ateliers, et si vous vouliez accueillir ce camp, vous deviez les respecter. »

Dans les années qui ont suivi, le programme L’esprit face au métal a pris forme et continue d’accroître son impact sur les jeunes et les communautés à travers le Canada. Depuis 2013, plus de 200 camps ont été organisés à travers le Canada et ont permis à près de 4 500 jeunes participants de réfléchir à leur avenir.

Dix ans après le projet pilote initial, Dayton est devenu membre à plein temps de l’équipe de la Fondation au début de l’année 2023, bouclant ainsi la boucle. Par coïncidence, la Fondation célèbre également son dixième anniversaire et profite de cette occasion pour réfléchir au chemin parcouru par ces camps et à l’importance qu’ils ont eue pour son succès en tant qu’organisation caritative nationale, mais aussi pour envisager les prochaines étapes.

« Les camps L’esprit face au métal ont beaucoup évolué », déclare Dayton, qui compte 12 camps L’esprit face au métal à son actif. « Maintenant que je fais partie de l’équipe de la Fondation, je vois des fiches de suivi, des documents Excel, des processus et je me dis qu’ils ont réussi. J’avais l’habitude d’avoir un dossier avec tout sur mon bureau, et je devais déterminer ce que je voulais faire. Même après toutes ces années, il m’arrive encore de voir certaines des bases que j’ai jetées dans notre programme actuel. Les camps L’esprit face au métal sont devenus au fil des ans un programme très influent et inspirant, et je suis impatient de voir comment il se développera au cours de la prochaine décennie. »