News

UN CAMP D’ÉTÉ POUR DÉCOUVRIR LE MÉTIER DE SOUDEUR

Post Featured Image
Juil 14, 2023

C’est lors d’un camp d’été hors du commun à Anjou que des jeunes ont exploré le métier de soudeur, une profession en pénurie de main-d’œuvre qui mérite d’être mieux connue. Pendant une semaine, ils ont pratiqué leurs habiletés à travailler le métal.

Du 10 au 14 juillet, une douzaine de jeunes issus de la région métropolitaine se sont rassemblés au Centre Anjou, un centre de formation professionnelle, afin d’en apprendre plus sur la soudure.

Il s’agit de la première édition des camps québécois de soudage, organisés par le Réseau de la transformation métallique du Québec (RTMQ) et inspirés d’un concept créé par la Fondation du soudage CWB, un organisme national de bienfaisance fondé par le Bureau canadien de soudage (CWB).

L’idée est somme toute simple : des jeunes du secondaire se réunissent pendant une semaine pour en apprendre plus à propos de ce métier, prendre part à des ateliers techniques et finalement réaliser un projet complet de soudure. Ainsi, les jeunes du camp d’Anjou fabriqueront de leurs propres mains un coffre à outils en métal qu’ils pourront rapporter chez eux à la fin de leur parcours.

« C’est une expérience différente pour chacun des jeunes, surtout selon leur tranche d’âge. Pour les 12-14 ans, c’est plus une occasion de jouer et de découvrir quelque chose de nouveau, tandis que pour les 14-17 ans, c’est un peu plus l’exploration de leur avenir. Ce sont deux objectifs différents, mais qui sont tout autant nécessaires », affirme Maryse Camiré, chargée de projets au RTMQ.

Les jeunes étaient attroupés jeudi matin dans la salle de soudure du Centre Anjou, baguette de soudure à la main et affublés de leur casque de protection pour les yeux. La plupart s’affairaient déjà à bricoler des pièces de métal avec l’attitude sûre d’un professionnel.

« J’ai dit à ma prof de français que je n’avais rien à faire cet été et elle m’a dit qu’il y avait un camp de soudage. Elle m’a donné l’idée d’y aller, raconte Ernest Louis, 15 ans. J’aime le soudage, parce qu’on peut construire n’importe quoi avec ça. Je crois que j’aimerais bien faire ce métier plus tard. »

Selon Mme Camiré, on ne parle pas assez des métiers techniques dans les salles de classe, et les jeunes n’ont pas accès à cet univers au fil de leur parcours scolaire régulier.

« Il y a des programmes comme «Élève d’un jour», qui permettent d’en apprendre plus sur un métier. Mais de manière générale, ce sont surtout les élèves qui font le parcours d’insertion à la formation professionnelle qui sont le plus sensibilisés aux professions techniques, moins accessibles aux jeunes dans un programme secondaire régulier », ajoute Stéphanie Denis, conseillère pédagogique au Réseau de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle du Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’île.

Démystifier un métier en pénurie de main-d’œuvre

Il est d’autant plus important de « démystifier ce vieux métier » selon Mme Camiré, car l’industrie du métal connait une pénurie de main-d’œuvre qui risque de perdurer.

Selon le Guichet emplois du gouvernement du Canada, « Les conditions de pénurie de main-d’œuvre observées dans ce groupe professionnel au cours des dernières années se maintiendront lors de la période 2022-2031. »

Effectivement, pour les soudeurs et opérateurs de machines à souder et à braser, au cours de la prochaine décennie, les projections montrent un total de 17 700 nouvelles possibilités d’emploi, tandis qu’il n’y aura que 16 800 chercheurs d’emploi, ce qui signifie un manque à combler de 900 postes. Il y avait 79 600 soudeurs en emploi au Canada en 2021 et leur âge médian était de 40 ans. L’âge moyen de départ à la retraite pour ce corps professionnel était de 64 ans.

On peut ainsi espérer que les camps inciteront de plus en plus de jeunes à rejoindre un métier technique. « Ailleurs au Canada, où la Fondation du soudage CWB a piloté ces camps, ils ont remarqué des changements dans les inscriptions dans les écoles où il y a eu des camps », insiste Mme Camiré.

Au cours de cet été, puis lors de la prochaine semaine de relâche scolaire, ce sont six camps qui seront offerts aux élèves du secondaire un peu partout au Québec. On anticipe déjà une deuxième édition des camps de soudage. D’autres centres scolaires ont approché le RTMQ pour créer des camps similaires, abordant également d’autres professions techniques.